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Le temps doit sa mesure au rythme des saisons. Mesure à quatre temps, printemps, été, automne, hiver. Mesures à deux mains aussi, celles de Françoise Bonnet. Elles savent recueillir ce que la nature leur offre, pétales séchés, graminées ou coquelicots. Ces vies miniatures quittent le jardin de Françoise pour entrer dans sa maison. Alors c'est là, sur la feuille de dessin, que l'artiste les transforment en une respiration gracile, qui réduit la distance entre le monde extérieur, palpable, et l'espace rêvé de l'atelier.

 

Rares sont les témoins de l'instant des transformations. Tout au plus ces merles qui viennent picorer quelques graines éparses au pied de la baie vitrée. Ils ne le savent pas encore, mais Françoise les immortalise en quelques traits. L'encre de chine dilue leur plumage, dérobe de la lumière au noir des corps, ces gouttes d'ombre qui donnent à voir la vie, tout simplement.

 

Peut être ont ils un jour posé leurs pattes délicates sur l'une de ces branches. Elles sont les calligraphies d'un monde végétal dénudé par la mine d'un crayon à fleur d'écorces. La main dessine le souffle des jours, avec la justesse d'un haïku. La tendresse du geste est d'une précision naturelle, aimante et sans artifice. Geste à la mesure de l’œuvre de Françoise, animée par les parcelles d'un univers proche et familier. Elle dit ce qui l'entoure, l'accompagne au quotidien. C'est un voyage à petite distance, à petit pas, qui donne cette assurance que le monde existe et que le verbe être est toujours préférable à celui de paraître. La nature est chez Françoise une quête de bonheur et ses créations en sont le prolongement visible et sensible.

 

Didier Venturini

février 2017

Tout d'abord on est touché par cette attention minutieuse aux formes les plus modestes: une poire, des empreintes dans le sable, des galeries creusées dans le bois par des insectes, des oiseaux …

 

Françoise Bonnet fait exister tout cela et ce faisant elle nous apprend à voir, à voir le fragile, l'infime, l'éphémère. Elle les sauve du mépris et de l'oubli.

 

En les mettant en scène avec un art raffiné : couleurs, formes sont pensées par une artiste créative et maîtresse de son art. Tout semble à sa juste place et pourtant rien n'est figé: notre regard peut « broder » sur l'univers poétique qu'elle nous propose.

 

J'aime ses œuvres.

Hélène Ratti 

novembre 2013

Du cœur de l'arbre... à la vague océane

 

Pour ces deux femmes-artistes, c'est d'abord un amour de la nature qui les réunit.

 

Pour Françoise, de longues promenades sur les plages atlantiques, dans le rythme des vagues, le flux et le reflux de la marée, le goût du vent et des embruns,

 

Pour Hélène, de grandes randonnées au cœur de la forêt, plongée dans l'univers végétal et mystérieux des arbres.

 

Et ensuite c'est une histoire de regards...

 

Là, une vieille souche, un fragment, un morceau tombé, abandonné, détaché du grand corps de l'arbre. Futur trésor.

 

Là, à fleur de sable, la vague océane qui trace à l'infini un nouveau langage, creuse des sillons, inscrit des signes, des rythmes ...variations musicales.

 

Et plus tard, dans le silence de l'atelier la main de Françoise va creuser, dessiner, effleurer, graver la plaque, toute imprégnée des sensations marines dans la mémoire du geste de la vague.

 

Et Hélène, de ses mains patientes va enlever, creuser, gratter, dénuder, caresser les bois pour laisser apparaître, puissantes et légères, des formes inconnues qui invitent le regard à un imaginaire fantastique, comme une danse du bestiaire des forêts.

 

Claudine Guéton 

février 2014

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